RP d'Hokuto Dynasty ( starring Ken & Yu-Jin )

[Post by Kenshirô]


An 208, quelque part sur la Mer Jaune...




Rame, rame, rame....

- Ramez ! Ramez ! Rameeeez !

Fouet. Le claquement du mauvais cuir rougit la peau d'un esclave fatigué qui, après un gémissement de douleur, se mit à ramer de plus belle. Des dizaines de personnes faisaient la même chose que lui, assises sur le pont, tournant incessamment le même bout de bois crasseux pour faire avancer un gros navire marchand d'esclaves faisant route vers la Chine, pour vendre sa marchandise auprès de l'un des Royaumes qui se livraient une guerre sans merci dans ces temps troublés : Le Wei. Le soleil avait brûlé tous les nuages et ses rayons pesaient sur le dos maltraité des misérables, brûlant leurs blessures et asséchant leurs visages burinés. Le bourreau fouettait, encore et encore, sa marchandise la plus faiblarde sans aucune pitié, n'hésitant pas à châtier autant les jeunes hommes rebelles que les vieillards fatigués. Le pont était sale, certes, nulle ordure ne pourrissait le bois mort du navire, mais d'obscures gouttes de sang perlaient entre deux planches de bois, et, peu à peu, l'intégraient complètement à force de cuire au soleil. C'était un spectacle bien misérable mais habituel sur cette mer resplendissante de beauté, offrant au soleil le même reflet de lumière que celui-ci lui montrait. Cette mer était lumineuse et ses vaguelettes radieuses, sans pour autant gêner son calme apaisant. Certains esclaves désespérés se perdaient un instant à admirer l'étendue bleue avant de recevoir un énième coup de fouet. C'était justement le cas d'une jeune femme encore épargnée par les coups, dont les cheveux roux s'envolaient au contact du vent, par malchance, elle ralentit son rythme de labeur puis si vit infliger un coup de fouet à son tour qui la fit émettre un petit cri de douleur accompagné d'un sursaut prononcé, dévoilant son visage à l'esclavagiste qui l'avait frappée.

- Ohhh, mais t'as l'air bonne toi ! Chef ! Chef ! J'peux la prendre ? Sérieux, j'peux la prendre un p'tit moment ?

Devant le hochement de tête de son compagnon, il commença sa jubilation devant la beauté paniquée qui s'offrait à lui. Avec un sourire malsain, il commença à baisser son pantalon...

- Allez ! Sois une gentille fille, je vais être très gentil avec toi...

- Arrête tes conneries, ordure !

- Ryu ! Non ! s'écria la jeune femme.

En effet, c'était son amant qui, sorti de ses gonds, se jetait sans penser à sa propre vie sur le pervers sadique qui menaçait sa bien-aimée. Pris d'envies de meurtre, sa courageuse envie de protéger sa femme fut interrompue par un coup de fouet bien senti à l'abdomen venant du deuxième homme. Le jeune homme tomba à terre, impuissant tandis que le gaillard sortait son sabre.

- Insolent ! Tu oses nous résister ! Tu dois crever !

- Noooon !! continuait de hurler la demoiselle.

Alors que la brute se préparait à trancher le téméraire, elle fut interrompue par son propre esprit dérangé et lança un défi au navire entier.

- Hé ! Écoutez-moi tous bande de macaques ! A celui qui coupe la tête de ce p'tit con, je lui rends sa liberté ! Alors, qu'en dites-vous ? Qui se désigne ?

Il éclata de rire, mais le silence était de plomb entre les asservis qui eux, ne rêvaient que d'une chose : la liberté. Mais aucun d'eux n'avait le cran nécessaire pour tuer un tel homme de sang froid, et de plus, la cruauté de ce geste était si ignoble que si l'un d'eux se désignait, il serait vu comme un monstre pour l'éternité. Soudain, contre toute attente, une main levée brisa le silence qui régnait sur le navire.

- Ici.

Un homme enveloppé d'un manteau épais et d'un capuchon cachant son visage par ce temps écrasant se leva et avança vers les deux barbares d'un pas lent et tranquille. Derrière lui, nombre de petites voix s'élevaient, le traitaient de monstre sans cœur ni scrupule, mais il n'écoutait pas et se dirigeait toujours vers l'arme aiguisée. Tout de suite, il attira l'attention du gredin.

- Oh ! Enfin un courageux, bravo ! Allez gaillard, prend ça et fais-en usage ! lui dit-il en montrant son sabre.

L'inconnu empoigna le manche puis, sous l'œil apeuré du condamné, demanda :

- Je m'en sers où ?

- Mais là abruti ! s'énerva le bourreau impatient.

- Ça marche.

D'un geste impressionnant de basicité, l'homme encapuchonné brandit l'arme coupante et la logea avec violence dans le crâne du marchand d'esclaves qui rendit l'âme dans une éclaboussure sanguine, à la surprise générale.

- S... Sale bâtard !! s'écria l'acolyte dans un élan enragé, menaçant l'inconnu avec son fouet coupant.

Il fut interrompu en plein train par le revers du poing de l'imposant renégat. Ce poing s'était heurté à son visage avec une telle vitesse que celui-ci s'écrasa sous la charge de l'impact et entraîna tout son corps à la renverse, le faisant voler hors du navire et le noyant dans la mer salée. La confusion régnait sur le pont tout entier, et d'autres hommes armées sortirent de la cale, à demi-saouls à cause des tonneaux de mauvais alcool qui trônaient fièrement au fond de leur dortoir. Offusqués par la force de l'inconnu et sa posture menaçante, l'un d'eux, un barbu au ventre proéminent, fit appel à un autre homme plus affiné que lui, sûrement un garde du corps.

- Merde ! Tous sur lui ! Hé toi ! Aide-nous, t'es payé pour ça !

Celui qui avait causé tant de troubles demeurait debout sur le pont, fixe, il n'esquissait aucun mouvement de panique et il laissa filtrer un léger avertissement entre ses lèvres.

- Je vous déconseille d'approcher...

[Post by Yu-Jin]

-Mais reveille-toi ! Allez !! lança le capitaine du bateau à un homme allongé dans un coin du navire.

Comme si la mort d'un homme et la révolte d'un esclave était qu'une chose banale. Il restait allongé par terre les jambes croisées les bras derrière la tête. Son oeil gauche ouvert en train de regarder le ciel.
Le capitaine du navire, rouge de colère que sa marchandise se rebelle et que son garde du corps ne l'écoute point commença à devenir de plus en plus rouge et transpirait à grosse goute sous le soleil ardant qui s'abattait sur cette scène.
Tout en s'avançant vers l'homme allongé, il se prépara à sortir son fouet et une fois devant lui leva son bras, se mettant en l'idée qu'une correction était l'idée appropriée.

-Enfoiré !! C'est pas le moment de dorm...!!

Avant même que son bras ne soit complètement levé et que sa phrase soit fini, il sentit un contact froid sur sa gorge. L'homme encore allongé au sol lui mettait son gigantesque sabre sous son menton.

-Ne répète jamais les choses deux fois...Tu m'a payé pour que j'assure le transport de ta "marchandise" en Chine. Si ta marchandise ne veut pas y aller, c'est pas dans mes cordes là...

-J-Je te payerai le double ! Non, le triple ! Je te donne 3 esclaves en plus de 3 bourses d'or !

Un des forbans qui encerclait l'homme responsable de la mutinerie s'écria :

-Chef, c'est pas une bonne idée, tuons les tous les deux tout de suite !!

-Abruti ! lança le Capitaine. Il vient de tuer un homme d'un coup de poing ! Et regarde celui-là, il soulève un sabre qui fait son poid d'une main !!

Puis tout se tournant vers l'homme allongé, il ajouta :

-Ma proposition t'interesse n'est-ce pas ?

-Peut être...prépare les bourses !

Soudain, l'homme allongé se leva tout en regardant l'homme debout encerclé d'une dizaine de épées.
Les deux guerriers échangèrent un regard sans haine ni colère. Tout les hommes s'écartèrent
L'homme avec l'immense sabre le pointa en direction de l'autre :

-Que fait-tu sur un bateau d'esclave ? Alors que ce navire pourrait être tiens ?

Une légère brise se mit à se lever puis l'homme armé rajouta :
-En fait je ne veux pas le savoir... Gosha Furetsu Ken !

L'homme avait tranché le vide à une vitesse qu'une vague tranchante partait en direction de son adversaire debout...

[Post by Kenshirô]


- SHOU !

La vague projetée par le sabre du mercenaire fendit le bois à une vitesse fulgurante, et elle se dirigeait vers l'étranger qui avait causé un véritable chaos sur le pont. Ce flux de souffle venteux semblait apte à trancher la matière avec la vitesse à laquelle il était projeté, et une parade simple n'était sûrement pas la meilleure riposte. Sans nulle frayeur, le sombre inconnu leva un peu son pied droit puis écrasa une planche du pont qui se leva sous le poids de la frappe et se plaça sur la route de l'attaque adverse. Celle-ci finit sa course dans la plaque de bois et la force du coup fit voler le vent dans tous les sens au point qu'elle souffla le capuchon de l'étranger qui se baissa et laissait entrevoir une partie de son visage, encore caché par la plaque qu'il avait soulevé. Justement, celle-ci commença à trembler de plus en plus, et soudain... TCHAC !

... Elle se fendit en quatre, coupée par une force inconnue, qui semblait émaner du sabreur qui se tenait en face, à une dizaine de mètres à peine. Le visage de l'homme se montrait peu à peu au fur et à mesure que les fragments de bois rejoignaient le sol, mais il ne l'entendait pas de cette oreille. Il enchaîna avec un coup de pied monumental sur ce qui restait de la plaque du pont, et celle-ci s'envola vers le petit groupe armé, projetée à une vitesse tout aussi dangereuse. Pendant la course de l'objet, l'encapuchonné démasqué écrasa une deuxième fois le sol pour creuser une faille dans le pont en lui-même et s'y glisser pour atterrir dans la cale, ni vu ni connu, semant le trouble sur la partie supérieure du navire. Il avait rejoint la partie inférieure et il retrouva pied au milieu des tonneaux et récipients d'alcool si chéris des gardes. D'ailleurs, quatre d'entre eux qui étaient restés en-dessous virent l'intrus.

- Ah ! Il est là ! Attaquez-le !!

Les brutes se jetèrent à quatre sur le même homme, armées d'ustensiles tous aussi variés que dangereux. L'indésirable plaça ses deux mains ouvertes devant lui et inspira un grand coup, sans esquisser le moindre geste offensif. Ce ne fut que lorsque le premier de ses agresseurs se plaça juste devant lui qu'il se décida à bouger. Il expira brusquement puis mit ses membres en mouvement. Il frappa de la paume sur l'abdomen du premier adversaire, du coude sur la poitrine du second, du poing sur la tête du troisième et du doigt sur le bassin du dernier, tout ça dans une charge élégante qui le faisait circuler sans mal entre ses opposants qui se retrouvèrent complètement figés à l'issue de celle-ci. L'œil vitreux, la bouche ouverte, il ne firent rien et ne dirent mot, laissant passer le visiteur qui monta l'escalier jusqu'aux dortoirs pour prendre ses adversaires à revers tandis que les statues de marbre qui lui avaient ouvert la voie s'écroulaient dans un râle commun à chacun.

Au même moment, à la sortie des dortoirs devant le pont, où se trouvaient le mercenaire et quelques marchands d'esclaves, la tension devenait conséquente, surtout pour les gardes qui, eux, ne savaient que faire, entre un esclave rebelle qui tuait tout le monde avec une facilité déconcertante et un mercenaire qui n'en faisait qu'à sa tête. L'un d'eux, le barbu grassouillet en vérité, se laissa aller et s'appuya contre l'un des murs de bois de la petite salle.

- Pfff... quelle galère...

Toc Toc.

- Hein ?

Toc Toc.

- Le mur ?

Le gredin se retourna et plaça son oreille contre le bois mural, se démenant pour entendre de faibles bruits...

CRASH !

Une main gigantesque traversa le mur et saisit le haut du crâne du petit barbu. Le bras apparut en suivant la main et exerça une pression monumentale sur la tête du pauvre vieux, qui se vit irrésistiblement tiré vers l'intérieur. Sa tête s'encastra dans le mur avant de le dévaler de haut en bas entièrement, au point que la barbe noire du vieux rat balayait la poussière au sol. Un genou troua à son tour le mur maltraité et le pied qui suivit enfonça le menton du brigand encore plus profond dans le sol. Enfin, un poing seul s'occupa de faire tomber ce qu'il restait de bois et dévoila la silhouette menaçante de l'inconnu. Il entra dans le dortoir comme si de rien n'était , en tournant le dos au mercenaire fainéant. Un des gardes armé d'une masse prit son courage à deux mains et se lança sur le puissant homme au manteau. Une tentative inutile, ce dernier serra son poing et l'abatis dans un mouvement ascendant sur l'abdomen de sa victime qui traversa le plafond contrairement à ses complices. L'étranger tournait toujours le dos à l'homme vêtu de rouge qui l'avait attaqué il y a à peine deux minutes de ça.

[Post by Yu-Jin]


L'homme à l'épée ne bougeait plus. Pour la première fois de sa vie il a attaqué un homme qui malgré ça ne cherche même pas à répondre par plus de violence.
Il était armé et savait de quoi il était capable et pourtant cet homme lui tournait le dos volontairement comme si il pensait que l'ennemi était ailleurs.
Cet homme était sujet à bien des questions. Il ne gagnait rien à prendre la défense d'esclaves. Que se soit en Chine ou au Japon, les esclaves étaient la classe la plus basse qui soit. Même les paysans avaient plus de valeur et pourtant il risque la sienne pour eux.
Toujours perdu dans ses pensées, la femme aux cheveux roux et ce qu'il semblait être son fiancé se mirent à genoux devant le mercenaire :

-Monsieur, aidez-nous à nous rendre notre liberté, ils nous ont capturés le jour de notre marriage au village, pareil pour tout les autres.

-Oui, cet homme nous ne le connaissont pas et il donne sa vie pour nous ! C'est un don du ciel, ne nous en privez pas, pitié !

L'homme les regardaient tous les deux, puis tout les autres esclaves qui lui lançèrent un regard de compatissance. Ils étaient esclaves et il bien qu'ils lui demandait de l'aide, c'est eux qui avait pitié de lui.

-Ta gueule toi !

Lança un des homme après avoir frappé d'un copieux coup de pied la femme qui était à genoux devant le mercenaire.
Puis il ajouta :

-Il tue nos hommes les uns après les autres !! Fais quelque chose, attaque-le pendant qu'il tourne le dos !!!

Sans se donner la peine de se retourner pour lui répondre, le mercenaire rétorqua :

-Il vient de tuer mon commanditaire. Si plus personne n'est là pour assurer ma rémunération, je ne me fatiguerai pas plus...

-Qu'est ce que tu dis ?! Il va tous nous tuer grouille-toi de lui faire la peau...

Avant même qu'il finisse de parler, le mercenaire le coupa en deux avec son sabre. Deux parties distincte jonchaient désormais le sol. La lame complètement abreuvé de sang, l'homme remit son épée sur son épaule avant de fixer une des parties du cadavre :

-Ne répète jamais deux fois la même chose je t'avais prévenu...

Devant se spéctacle affligeant, un groupe d'une vingtaine d'hommes venu de la cale encerclèrent les deux hommes.

-Tuez-les tout les deux !!

Lança un des homme tout en sortant son sabre. Les autres firent pareils comme un seul homme.

-Pfff...nous voilà bien, moi qui voulait voyager tranquille...

Puis tout en tournant légèrement la tête vers l'homme qu'il considerait désormais comme son compagnon d'infortune il ajouta :

-Hé toi ! Quel est ton nom ? Moi, c'est Raijin ! Et ce bébé c'est Fuu ! J'en prend la moitié ça te va ?

[Post by Kenshirô]


...

- Comme tu veux, Gaijin.

Spoiler:

- ORAAAA !!!

Le premier idiot s'était activé, accompagné de ses acolytes, la bataille venait de commencer.

Premier échange de coups, à une vitesse impressionnante, l'homme envoya deux coups de pieds qui se logèrent chacun dans la mâchoire d'un adversaire, adversaire qui bien sûr n'avait plus à réclamer son dû. Un troisième avait réussi à placer sa masse assez près de la nuque du combattant pour jubiler quant à sa victoire, mais sa victime saisit son arme avant l'impact et l'écrasa par la force de sa seule main droite, un poing du gauche plus tard, et l'insolent passait à travers le dortoir pour atterrir en pleine mer et nourrir les petits poissons. Encore dix-sept à faire taire. Ils semblaient hésitants, pourtant, leurs potes se faisaient massacrer par Raijin juste derrière son dos. Le visiteur interrompit leur bref silence.

- Vous attendez qu'il neige ? Amenez-vous !

- WAYAAAA !!! hurla un autre ennemi en fonçant imprudemment.

Il gambadait tel un lièvre affamé qui n'avait pas eu droit à sa brindille depuis deux mois, et sa démarche était tellement ridicule que le dur frappeur n'avait pas résisté à la tentation de lui écraser le pied, ce qui le fit trébucher. Comme par magie, sa tête atterrit juste sur le poing du tueur en manteau et son nez, son front, ses yeux, sa tête entière s'aplatit sous le choc, brisant complètement son crâne et réduisant son cerveau en bouillie. Son meurtrier attrapa son sabre à l'occasion et trancha vif la tête de son voisin. Il réserva le même sort à deux de ses acolytes, tranchés au sens le plus sanglant du terme. Un autre armé d'une masse fit son arrivée et se prit le manche en pleine tête. Il lâcha sa masse sous la douleur, qui fut rattrapée par la main ensanglantée du tueur, qui le finit avec sa propre masse. Deux armes dangereuses se retrouvèrent en possession de cet homme terrifiant. Son corps suait la mort et puait le sang, les pulsions meurtrières avaient fait de cet homme un démon, une sorte de Tengu qui anéantissait tous ses ennemis en un clin d'œil.

- Approchez ! Je n'ai pas fini !!

Il en avait tué 7...
8...
9...
10...
11....
12....
13....
14....
15....
16....

Les quatre derniers avaient trop peur d'approcher, et bien que les armes du combattant étaient usées au point de devenir inoffensives, ses poings étaient les deux cauchemars qui les séparaient du monde des morts. Impatient, le démon du combat lâcha l'emprise sur ses deux fléaux et frappa le sol même avec son poing, en développant une force prodigieuse. Après une seconde de silence, les marchands d'esclaves comprirent que la moitié du dortoir se détachait du navire, et que le sol se dérobait sous eux. Les trois premiers n'avaient pas eu le temps de riposter et ils tombèrent dans les abîmes bleues, le quatrième, désespéré, fit un bond de la dernière chance pour se jeter sur le monstre et l'empaler avec sa lame. Dans un cri de rage, le tueur en manteau frappe de toutes ses forces et son poing droit transperça complètement la tête du dernier adversaire, empalé sur un bras musclé et teinté de liquide pourpre. De son côté, le massacre était terminé. Il se retourna, ses cheveux bruns flottèrent à cause de la brise qui passait à travers l'ouverture béante qu'il avait faite au dortoir des gardes. Son manteau déchiré par le combat et tâché des gènes d'une vingtaine de soldats tomba en lambeaux et le laissa torse nu, un torse musclé et garni de petites cicatrices. Ses sourcils épais surmontaient des yeux bleus et profonds qui se calmaient progressivement de la récente tuerie. A la seconde brise, son visage retrouva sa paix et il apparut tel qu'il était vraiment, un homme paisible avec l'âme d'un guerrier.

Les esclaves admiraient avec attention ce sauveur qui les avait libéré des fouets, et s'apprêtait à les libérer de leur funeste destin. Et c'était avec une expression paisible qu'il demanda à Raijin :

- Gaijin, pas trop fatigué ?

[Post by Yu-Jin]



-17,18...19 ! Voilà qui me plait !

Tout en parlant Raijin souleva son sabre de son épaule et le planta violement au sol. Toujous avec son bras gauche sous son manteau, il souriait devant le groupe d'homme qui était en face de lui en les dévisageant un à un avec son seul oeil gauche ouvert.
Il se claqua les os du coup avant de cracher sur sa main puis il empoigna son sabre.

-Il en manque un là non ?...

A peine avait il fini sa phrase qu'un homme bondit au dessus des autres avec une hache entre ces main, jugeant une attaque surprise plus judicieuse.
Raijin ne bougeait pas, et bien qu'il avait empoigné son sabre, il n'avait pas pris la peine de le déraciner du sol.
Il fixait l'homme qui était en l'air prêt à lui couper la tête avec sa hache.

-Gosha Hayate !

Tout en prenant appuye sur son sabre, Raijin mit un coup de pied circulaire qui arracha la gorge de son adversaire. Le laissant rouler sur le sol avec une trainée de sang derrière lui.
Tout les hommes avalèrent leur salive, au contraire des esclaves qui avaient arrêtés de ramer, regardant ces deux inconnus se battre pour eux.

-Fuu, tu es fainéante...


Sortant enfin son sabre du sol, Raijin se mit à courrir vers deux hommes qui ne le virent même pas venir.
Le premier fut découpé au niveau de la taille. Il pris le second au visage et le jetta sur 3 hommes non loin, qui trèbuchèrent.

-Attaquez-le, ne le laissez pas faire comme il l'entend ! Hurla un homme qui semblait être le chef.

Deux hommes brandirent leur sabre vers le ciel, l'un d'eux, proche de l'abattre sur sa victime, fut aussitôt contré par l'épée de Raijin.
L'homme essayait de forcer pour avoir le dessus, mais c'était peine perdu puisque sa lame se cassa en morceaux alors que le gigantesque sabre se logea dans son crâne. Dans son élan, Fuu découpa le second homme au niveau de l'épaule jusque la hanche.

-Jolie, Fuu ! Tu avais faim ! Dit Raijin en regardant son sabre, puis il ajouta :

-Je te gâte un peu trop...Gosha Furetsu Ken

La vague de vent partait en direction des 4 hommes que Raijin avait fait trébuché. 3 d'entres eux se firent couper au niveau du nez le dernier, plus grand, perdit sa tête.
Il restait 10 hommes médusés tantôt par l'exploit sanglant du sabreur que par l'autre homme qui avait déjà fini son travail.

-S...Se sont des monstres !! Fuyez !!!! s'écria l'un d'eux.

Les 10 hommes lachèrent leurs armes et se jetterent à la mer. Leur destin était de toute façon de perir soit par le sabre, soit par la noyade.
Il restait un homme, qui lui n'avait pas fui, était-il guidé par le courage ou la folie ? Il brandit un poignard et essaya tant bien que mal de viser avec un coup horizontal la gorge du mercenaire.
Mercenaire qui essquiva le coup d'un pas en arrière avant de planter son immense sabre sur le pied de son adversaire.

-Comme ça, tu ne bougera plus... Gosha Hyakuretsu Zan !

10 coups de poing furent porté sur le pitoyable adversaire qui tomba en morceaux après avoir poussé un cri strident. A peine, avait-il eu le temps respirer que le mercenaire entendit :

-Sakura ! Non !!

Lorsque Raijin se retourna après avoir replacé Fuu sur son épaule, il vit le chef des marchand prenant en otage la jeune escalve rousse en lui plaçant un couteau sous la gorge.
Le pauvre esclave ne pouvait plus rien pour sa fiancée à part supplier :

-Je vous en supplie ne la prenez pas elle mais moi ! Pitiez !!

-La ferme !! Je veux que ces deux chiens se mettent à genoux ou je tue la putain pour de bon !!

Avec une force et une précision prodigieuse, Raijin lança Fuu à une vitesse qui fendit l'air d'un son presque mélodieux. Personne ne vit l'épée voler dans le ciel à part l'homme qui était instigateur de la mutinerie qui suivit la trajectoire du sabre jusqu'à ce que celui-ci se loge en plein dans le visage de l'agresseur qui tomba à la renverse, libérant la jeune femme complètement abasourdi par cette scène.

-Celui qui menace par le sabre meurt par le sabre, vermine ! Dit Raijin en brisant le silence.

-Ryu !! J'ai eu si peur !! S'écria la jeune esclave en larme tout en se jettant dans les bras de son fiancée.

Tout en s'aidant de son pied pour sortir son immense sabre de la tête de la victime, Raijin regarda l'homme qu'il jugeait responsable de tout ceci :

- Hé, toi ! Je t'ai demandé ton nom, non ? Je n'aime pas me répéter ! J'espère que tu as une idée de ce que l'on va faire maintenant...Comment on va ramer jusque là-bas ? Et surtout on peut pas accoster sur le port avec un bateau d'esclave dans cet état... Tu proposes quoi ?

[Post by Kenshirô]


Encore un bref instant de silence qui s'installa prématurément entre les deux hommes. L'un attendait une réponse, l'autre n'avait rien ou pas grand-chose à dire. Il avait agi sans réfléchir et il ne savait pas comment rejoindre les rives chinoises. Il fit face à Raijin, qui semblait vouloir se ranger de son côté et lui répondit seulement :

- Kenshirô.

Puis il se retourna et s'installa nonchalamment sur un des derniers lits du "demi-dortoir", avec une vue imprenable sur le ciel et les voiles dansantes de l'embarcation marchande. Les anciens asservis qui avaient usé leurs muscles à ramer inlassablement s'étaient détournés de leur tâche et s'entêtaient à proposer leur pays natal comme prochaine destination, sans néanmoins savoir comment diriger le gouvernail de leur prison flottante. Ryu et Sakura, les deux amants, s'étaient rassemblés autour de Kenshirô et lui demandèrent son aide une nouvelle fois.

- K-Kenshirô-sama... nous... nous voudrions retrouver pied mais... nous ne savons pas manœuvrer le navire...

- Vous n'avez pas à le manœuvrer.

- Quoi ?

Il leva le doigt en direction des voiles qui se ballonnaient au gré des flux célestes, parmi les oiseaux migrateurs et les nuages renaissants.

- Le vent nous guidera jusqu'en Chine. A partir de là je n'aurais plus rien à faire avec vous, japonais.

- Vous...

- J'ai une nouvelle vie à vivre, et un nouveau pays à arpenter. Le Japon ne m'intéresse plus, ne comptez pas sur moi pour vous raccompagner. D'ailleurs, nous ne sommes plus très loin.

- Terre ! Terre !

Un des hommes sur le pont du navire avec un œil plus vif que les autres repéra le premier une parcelle de terre qui grossissait de plus en plus au fur-et-à-mesure que le bateau se rapprochait. C'était la Chine. Kenshirô avait vu juste, les voiles seules suffisaient à guider le transport de marchandises vers ce nouveau pays, auquel il avait tant aspiré, une vie nouvelle, plus fraîche, plus vivante. Le contact avec la rive se fit dans une continuité de secousses qui faisait perdre pied la plupart des esclaves affaiblis. Après ce léger séisme, Kenshirô se leva et alla recueillir quelques guêtres et outils pratiques sur les cadavres restants et les maigres penderies des plus privilégiés. Ensuite, il rejoignit le pont où se trouvait Raijin et se tint à côté de lui.

- Nanto Seiken. Je suppose que tu t'arrêtes ici, toi aussi ?

[Post by Yu-Jin]


-Je vais vers le sud, le vent semble m'y guider. Tu connais pas une légendes ou un indice sur "le trésor de l'amour maternelle ?"

Devant le hochement négatif de Kenshiro, Raijin ne pu s'empêcher de soupirer.
Puis il mit un coup de pied sur la passerelle et se prépara à descendre.
Ayant vu Kenshiro faire le plein de provisions, il descendit dans la cale, pris une sacoche, et mit toutes la nourriture possible qu'elle pouvait contenir. Il pris une bouteille de saké et une bourse d'or.
Une fois sur le pont, il sentit son pantalon tirer, en se retournant, il vit un jeune garçon :

-Monsieur, monsieur. Tu as oublié ça. Il tendit un carnet au guerrier.

-Ah! Bien vu gamin ! Tu vois, je note toutes les légendes de trésors que j'entend sur ce carnet. Mon prochain objectif sera vers le sud.

-Tu va vers le sud monsieur ? Je peux t'accompagner ?

-Si tu veux, mais tu devras voyager à tes frais...

Puis, il descendit sur la passerelle en se mêlant aux esclaves. Une fois à terre, le couple d'esclave, Sakura et Ryu, se précipitèrent sur lui :

-Raijin-Sama, merci infiniment pour votre aide ! Si Kenshiro-Sama et vous n'étiez pas là aujourd'hui, notre destin aurait été tout autre...

Las de ces louanges, l'ancien mercenaire répondit nonchalament :

-Ouais, ouais...

Puis il se plaça derrière Sakura à la vitesse de l'éclair. Il plaça sa main sur sa poitrine qu'il pelota copieusement :

-Maigre tout ça...Je te plains mon vieux... dit-il en regarda le jeune homme.

-KYAAAAAAH !!! Sur le cri de la jeunne femme, il dû arrêter son geste déplacé.

-Enfoiré ! N'abuse pas non plus !! s'exclama Ryu avant d'essayer d'attraper le guerrier par le col.

Raijin esquiva la main du jeune homme comme si des années d'entrainement malsain l'avait agueri et préparé à se genre de réaction. Puis il ajouta :

-On se casse gamin !! Cours !!

Tout en courant vers le sud avec le jeune garçon il regarda Kenshiro encore sur le bateau, qu'il pointa de son sabre :

-On se reverra Ken' ! Si le vent nous rapproche encore une fois !!

Puis ils s'éloignèrent des esclaves et du bateau. Dans sa course, il eu un sourrire puis dit sur un soupire :

-Kenshirô...

[Post by Kenshirô]


Lentement, Kenshirô regardait les deux silhouettes courir vers l'horizon, disparaître vers le lointain. Plus il les voyait s'évanouir dans la distance, plus il pressentait leur retour. Il allait les revoir un jour, c'était certain. Déjà, alors qu'il n'avait pas mis le pied sur le sol chinois, il savait que son séjour allait être mouvementé, et il aimait ça. Les anciens esclaves, qui se perdaient en cris de joie, débattaient tous entre eux pour savoir dans quelle contrée ils ramèneront les leurs en premiers. Certains étaient déjà descendus du navire pour aller mener leur propre vie dans cette terre nouvelle. Le soleil brillait encore, calmé cette fois par les nuages immaculés, baignés de lumière. Le vent caressait la terre et les âmes tandis que la mer réveillait ses vaguelettes les plus infimes, la Chine s'ouvrait à ses nouveaux visiteurs. Un sourire aux lèvres, Kenshirô se mit en marche, sous l'œil attentif et reconnaissant des navigateurs improvisés. Sur lui, il portait les guêtres de ses victimes, un sac de toile contenant des vivres et une âme exaltée, il soupirait d'extase devant les montagnes lointaines qui s'étendaient aux confins de l'Ouest et les petits villages au milieu des plaines du Sud, devant lui. Un vieil homme accosta soudain le guerrier pensif.

- Seigneur Kenshirô. La Chine est dangereuse. Comptez-vous vraiment y aller seul ?

- Vieil homme, c'est justement pare que le danger y est omniprésent que je brûle de m'y rendre.

- N'est-ce pas là le meilleur moyen de courir vers votre perte ?

- Peut-être, mais cette préoccupation n'a jamais été l'affaire d'autre que moi.

Puis, Kenshirô se laissa tomber de la proue du navire, pour retomber sur le sable, sans aucune égratignure. Ensuite, il se retourna et posa la paume de sa main contre la paroi de la coque.

- Je devine que vous ne partirez pas sans aide. Adieu, et bon voyage !

Dans un léger gémissement d'effort, Kenshirô déploya toute sa puissance surhumaine dans son seul bras droit, dont les veines jaillissaient et les muscles se contractaient. Des hommes et des femmes se précipitèrent vers le rebord, pour voir du bateau l'effort incroyable du combattant.

- Mais, que fait-il ?

- Il est fou ?!

- Regardez !

Un tremblement de terre se fit sentir, le bruit du frottement entre le sol et le bois de la coque de l'embarcation marchande surgit des abimes et s'ébruta dans un fracas de tonnerre. La totalité de la structure du bateau se mit en mouvement vers la mer.

- L-Le bateau bouge !

- Il nous pousse vers la mer !

- Incroyable !

Kenshirô, de pas sa puissance monstrueuse, avait déjà fait avancer l'énorme bâtiment d'un pas, il en restait encore une demi-douzaine avant que le navire puisse flotter de son gré, et il avait envie d'en finir rapidement. Dans un élan qui se traduit bien au-delà de la vigueur humaine, le géant de stature et d'âme amorça sa charge avec un hurlement qui aurait fendu terre, ciel et mer. Il bondit de deux pas, pliant entièrement son bras, et le déplia avec tout ce qu'il avait de force brute.

- MUWAAAAA !!!

Il accomplit l'exploit, dans ce qui fut comme un lancer surpuissant, Kenshirô fit glisser encore plus le navire vers l'eau, jusqu'à l'y emmener complètement. Dans un tumulte de vagues et de secousses, le bateau des esclaves reprit la mer, voguant pour une nouvelle destination. Les hommes et femmes du bateau, impressionnés et subjugués, n'en oublièrent pas moins de le remercier en le saluant avec des gestes larges, emplis de reconnaissance. La destinée de Kenshirô et de ce navire marchand se sépara à jamais et chacun partit dans sa propre direction, suivre son propre destin. De son côté, Kenshirô se dirigea vaguement en direction du Sud, où il pouvait apercevoir au loin un village d'ampleur plus que respectable, une ville des littoraux qui devait sans doute vivre du port et de la pêche. Enfilant son manteau brun en tissu grossier, Kenshirô se mit en marche.

C'était la Chine, l'Asie entière qui s'offrait à lui, et ça, ça faisait bouillir ses veines et brûler son âme, ça le rendait fou, excité, ça le rendait... vivant, vivant intensément, vivant plus que tout. Et, sans le savoir, croyant qu'il était en train d'échapper à sa destinée, l'artiste martial ne faisait que s'engager plus loin encore dans son chemin ensoleillé, surmonté du ciel le plus bleu qui soit.

Il s'appelait Kenshirô, il était fort, de cœur et de corps, il était l'héritier d'un art des plus redoutables mais aussi le plus borné des aspirants à la liberté. Il rêvait de paix et d'agitation en même temps, d'amour et de combat, il était aussi pur que le ciel bleu et sans pitié tel la lame d'une épée.

Il était le premier des héritiers, et son combat ne faisait que commencer...

... THE END.